Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog
Publicité
19 novembre 2007

Pourquoi Sarkozy ??

Voilà encore une question, qui, si elle n'a pas le mérite d'être originale, est pour le moins intéressante, puisque tous les politologues, tous les journalistes et tous les commentateurs se sont penchés sur le problème, dès le début 2003, date à laquelle Sarkozy ammorce une réelle montée en puissance et s'impose de plus en plus comme le futur candidat de la Droite unie...

D'abord parce que, et c'est une évidence que de dire ça, parce que les Français veulent du mouvement. Ils l'avaient d'ailleurs exprimé fortement dans leurs votes (ou non votes) du 21 Avril 2002, tout le monde se souviendra de cette date... Du moins ceux qui l'auront vécu ! Le message était clair : "Oui, Jospin, tu as un bon bilan économique et social, mais pourquoi tu t'entêtes à vouloir faire de la politique morale, parles-nous de ce que nous voulons : la sécurité etc." mais aussi : "Oui, Chirac, t'as rien foutu de ton septennat, on le sait, c'est pas vraiment de ta faute, c'est la cohabitation, mais toi au moins, t'es sympathique, tu nous parles terroir, comme le monsieur du 13 heures entre 2 voitures brûlées, d'ailleurs tu nous en parles des voitures brûlées...", mais au final, tout ça c'est vieux, c'est ce qu'on voit depuis des décennies (Chirac est dans un gouvernement de de Gaulle, Jospin, on apperçoit sa tête depuis Épinay en 71...), on veut autre chose, quelque chose qui bouge, alors soit on vote pas et on se dit que de toute façon c'est l'un ou l'autre au 2nd tour, ou alors on vote Noeuil-Noeuil, parce que c'est le seul à pouvoir réellement créer un électro-choc !

Et on vote Noeil-Noeuil... Et la France est sous le choc. Jospin n'a pas assez parlé de sécurité, Chirac pas dans les mots qu'on attendait, un homme parmi beaucoup le comprend très vite : Nicolas Sarkozy.

Et la machine de guerre politique est mise en marche : Chirac ne peut pas faire autrement que de le prendre dans son gouvernement, on le pousse à créer un parti unique de la droite en l'appelant à voir ce que donne une gauche désunie, parti qu'on prendra après, pour pouvoir accéder au pouvoir suprême... Le seul, l'unique, celui qui compte vraiment ; et entre temps on prend une place clef dans le gouvernement d'un 1er Ministre qu'il faut autant que faire se peut inconnu du grand public, de la classe politique et avec une forte propension à aimer le pouvoir, pour après, tomber dans vos bras... Et pendant ce temps là, on est omniprésent, en action tout le temps, tous les jours, créer l'événement (penser qu'en le créant, on le maîtrise), se tromper parfois sur ses adversaires (Chirac à PPDA : "il n'y a aucune ambiguïté entre Nicolas Sarkozy et moi : je décide, il éxecute"), mais finalement faire le dos rond et avancer toujours, toujours créer l'événement, même ceux qui ne me concerne pas (il s'incruste dans les négociations entre Ferry et les enseignants), pour qu'on ai pas l'impression de devoir faire un bilan de ce que j'ai fait, puisque je le fais toujours (bilan d'ailleurs en demie-teinte, puisque les seuls vrais résultats satisfaisants sont à mettre au compte de la sécurité routière, plutôt du domaine du transports...)... Et continuer, parler aux gens de ce qu'ils veulent entendre (la racaille, le Kärcher...), mais dans tout cela, jamais ne laisser une seule ambiguïté : je suis de Droite, je suis décomplexé (comme si cela avait jamais été une honte...), et je serai, même pas candidat aux Présidentielles, je serai Président, malgré tous les bâtons qu'on veut me mettre dans les roues... Et pour ça, je prend l'UMP de mon meilleur ennemie Chirac-Villepin, je mouille les 2 dans une affaire (que je suis suffisemment intelligent pour avoir moi-même initiée), et finalement je me retrouve face un électorat qui ne veut que moi...

Un électorat qui ne veut que lui ? Pas tout à fait en fait, ou du moins partiellement, parce que jamais depuis peut-être le Général de Gaulle, un homme n'avait jamais concentré autant d'anti-"lui" aussi radicaux et aussi nombreux. Ne faut-il pas voir dans le vote Royal (17 millions au 2nd tour), à défaut d'être un vote PS, en fait un vote anti-Sarkozy ? Je pense que c'est une part finalement assez importante une analyse pertinente, parce que le manque de préparation de sa campagne a été telle, que je ne peux pas croire que tous ses électeurs aient voté pour elle (au 2nd tour), en croyant vraiment à son programme (pour être clair, mon choix a été de voter pour elle aux 2 tours), qui manquait de cohérence et de sincérité (pour des raisons, plus tant de manque de préparation, que de nécessité de synthèse au sein du PS). Mais surtout, Royal n'avait jamais vécu POUR le poste, comme Sarkozy a pu le faire tout au long de sa carrière politique, et plus encore durant le 1er mandat de Chirac, duquel il a été écarté, au début pour des raisons de trahison, puis pour des raisons de cohabitation.

Au final, Sarkozy est arrivé à son but, continue sa stratégie, quitte à avoir de plus en plus de résistance face à lui, et engranger dans les réactions qui lui reviennent, encore plus de violence et de virilité qu'il veut en dégager.

Et, puis au delà de cette volonté de mouvement, on l'a dit, les Français voulait un Président fort (Chirac était plus qu'affaibli durant la période de cohabitation), qui "parle vrai" comme on dit maintenant... Est-ce vraiment le rôle d'un Président que de parler vrai ? Ne doit-il pas se placer au dessus de toutes les petites querelles, de tous les mots et maux quotidiens pour ne voir que l'intérêt supérieur de la Nation ? Sarkozy aime ça, il aime le faire... Alors il le fait

Pour combien de temps encore de telle manière ? Avec quelles conséquenses politiques ? Et ce qu'on laisse de la France en 2012 ?

L'avenir nous le dira...

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité